MEUBLES SOULETINS La Soule de tout temps a été le paradis des ébénistes et des menuisiers (1). La richesse de ses forêts et l’importance de sa main d’œuvre hautement qualifiée du fait de la présence de nombreux Cagots à qui était dévolu de père en fils le travail du bois, en sont les principaux facteurs. Voir la rubrique « Cagots » en amont. L’importance de la production est due au fait, que traditionnellement, on offrait à chaque mariage, un meuble non pas aux époux mais à la maison. Les contrats de mariage et les inventaires nous fournissent bon nombre de détails sur les intérieurs des maisons souletines. D’une façon générale, le mobilier basque du côté français est plus sobre que celui du côté espagnol, abondamment décoré. La sobriété ‘’française’’ est complétée en Soule, par une grande robustesse, car nous sommes en pays pauvre et de montagne. Les meubles sont avant tout utilitaires. Les bois les plus utilisés étaient les bois de merisier et de cerisier ; venaient ensuite, le chêne et le noyer.
Les ébénistes de Soule ont su profiter des nombreuses influences dues aux passages des marchands, pèlerins et envahisseurs.
On doit la beauté des coffres basques (et béarnais) aux Wisigoths et autres visiteurs de l’est. Des Aragonais et Navarrais, les ébénistes ont retenu les frontons échancrés (surtout en Béarn), et des Parisiens, le style Louis XV (2).
(1) Les meubles étaient au Moyen Âge, exécutés par des charpentiers. Vers 1550, le travail devint affaire de spécialistes sachant utiliser des outils plus performants : varappes, petites scies… ils prirent le nom de menuisiers, puis d’ébénistes vers 1740, lors de la parution de bois exotique et de marqueterie.
(2) Le style Louis XV est arrivé en Soule, après le Béarn vers 1785, avec près de 55 ans de décalage par rapport à Paris. Auparavant, le style Louis XIII a beaucoup influencé le mobilier basque surtout en
Euzkadie sud.
Vous pouvez admirer quelques beaux exemples de mobilier basque au château de Lourdes et parfois dans des salles de restaurants de campagne
Les ornementations Les ornementations fort anciennes sont souvent celles que l’on trouve sur les stèles discoïdales. En premier vient le lauburu ou croix basque. Puis les décors géométriques reproduits isolés ou groupés tels les rosaces à rayons tournoyants ou les virgules dérivées du laubürü. On peut également y trouver de nombreuses figures géométriques tels les losanges, triangles, carrés, festons, cercles et dents de scie. Plus rares et plus précieux sont les éléments religieux chrétiens ou animistes et animaliers tel la colombe symbolisant l’union (meuble de mariage).
Quelques meubles Le Zuzulu(a) meuble roi de la maison. C’est le banc du maître de maison. Son haut dossier comporte une partie centrale qui s’abaisse et se transforme en tablette d’appoint. Un coffre, dissimulé sous le siège à deux accoudoirs, vient compléter l’utilitaire.
Le Baxerategi(a) ou vaisselier. Il est plus ou moins grand selon la richesse de son propriétaire. Il est parfois flanqué de placards latéraux. La partie basse ou enfilade, est composée de deux à trois placards. La partie haute ou haut-corps reçoit les assiettes. Celles-ci, posées verticalement sur des tablettes, sont protégées de la chute par une étroite barre de bois.
Le kutxa ou coffre. Meuble de base, souvent offert à l’occasion d’un mariage. Sa fonction première est le rangement du linge puis celle des provisions ou du pain. Supporté par quatre pieds solides, le devant est généralement orné d’une croix basque ou d’autre décoration géométrique.
Le siège. L’assise paillée est assez basse, de forme trapézoïdale, le dossier est la continuation du piétement arrière. Il peut parfois avoir une assise plus large prête à recevoir, tel un canapé, deux à trois personnes. C’est à lors un
zizelu